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dessinent comme des allées d’orangers au milieu d’un jardin, et l’œil, voyageant avec la rapidité de l’éclair, parcourt en moins d’une seconde les plaines du Bourbonnais et les montagnes de la Loire, qui terminent l’horizon. Rarement un ciel bien pur permet de jouir de toute l’étendue de ce spectacle. Souvent des brouillards ou simplement des vapeurs suivent le cours de l’Allier et de la Dore, qui sillonnent la Limagne, ou s’arrêtent sur les villes et les villages qui sont dispersés dans la plaine. On ne se lasse pas de l’ensemble du tableau ; mais c’est ici qu’il faut en examiner les détails ; c’est là qu’il faut revenir dans la soirée, lorsque le soleil, caché derrière les montagnes volcaniques, envoie encore quelques rayons sur la Limagne ; c’est alors seulement que l’on voit distinctement la chaîne du Forez et les ravins qui la sillonnent : on aperçoit la ville de Thiers et les villages qui l’avoisinent, et l’on suit le cordon tracé sur les porphyres par la route de Lyon, qui domine les précipices creusés par les eaux de la Durole. Ces détails d’un immense tableau disparaissent en partie du sommet du puy de Dôme, et leur nombre d’ailleurs devient si prodigieux, qu’on ne peut s’arrêter sur aucun d’eux.

Si, comme nous, l’on voyage à pied, un che-