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Dolomieu regardait le puy de Dôme comme produit d’un volcan qui aurait été bien plus élevé, et que l’Océan aurait entraîné[1].

En 1815, Ramond lut à l’Académie des sciences un mémoire sur le nivellement ba-

    du puy de Dôme sur la présente des fragmens de roches scorifiées qu’il a d’abord observées dans les carrières du puy de Clierzou, et ensuite dans les autres montagnes de même nature. Ces fragmens sont empâtés dans la roche même. Il appuie encore son hypothèse de la présence des pierres ponces au sommet du puy de Clierzou. M. de Montlosier résume ainsi sa théorie, en comparant le puy de Dôme aux volcans modernes qui l’avoisinent :
    « La seule différence est que ces autres montagnes ont produit souvent des courans immenses de lave, au lieu que le puy de Dôme et les autres montagnes de la même classe n’en ont fourni aucun. Côme, par exemple, a inondé de la sienne un pays de près de huit lieues de circonférence : en partant du moment où la matière de cette lave commençait à être travaillée dans les cavités de la montagne, si l’on suppose que cette matière fut parvenue à un certain état de trituration et comme de dissolution, sans pouvoir être frappée d’un coup de feu assez fort pour arriver à l’état de fusion et de lave, et que néanmoins la force expansive du volcan eût été assez puissante pour la soulever toute entière dans cet état de pulvérulence, Côme porterait aujourd’hui sur lui-même cette masse énorme qu’il a répandue comme un torrent dans les plaines. On doit croire qu’une quantité aussi considérable de matières ajoutée à sa masse lui donnerait une élévation et une stature prodigieusement différente. Telle me paraît la théorie du puy de Dôme, qui porte seulement sur sa cime et sur lui-même les matières énormes dont les autres volcans se sont déchargés en lave. » (Essai sur la théorie des volcans, page 63.)

  1. Il resterait à prouver que l’Océan a couvert l’Auvergne, et comment il a pu détruire ce volcan sans entraîner ses produits,