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y règnent constamment, entretiennent à la surface de ses parois des plantes d’un vert magnifique ; on distingue surtout des marchantia, des byssus verts et roses, dont le mélange produit un effet très-agréable, et des lichens qui s’étalent sous forme de rosettes. Toute la voûte est couverte de ces petites plantes qui cachent la surface du rocher sans faire disparaître ses inégalités. De larges fissures divisent la lave sous laquelle se trouve la grotte, en masses prismatiques qui restent suspendues au-dessus de votre tête ; des touffes de verdure sortent de toutes les fentes où quelques racines peuvent pénétrer ; les longs rameaux du lierre couvrent toutes les surfaces, et la lave, qui, dans cet endroit, a plus de quarante pieds d’épaisseur, supporte des maisons et de grands arbres qui dominent toute la vallée. On a peine à croire qu’un site aussi beau ait été autrefois désert, et l’on se reporte avec peine à cette époque éloignée, où une lave incandescente descendant comme un fleuve de feu, est venue terminer son cours dans un lieu qui n’offre plus que des eaux et de la verdure. On peut cependant remonter le cours de cette lave sans la quitter un instant. À peine est-on sorti du village, qu’on entre sous les châtaigniers ; au-dessus d’eux, existent des cerisiers nains