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XII

la brasserie des martyrs. — les hommes très-forts. — l’orage. ― le cocher et le gamin. — chute miraculeuse. — fin.


Me voici à mon dernier chapitre, le douzième ; me voici à ma dernière station, la brasserie des Martyrs.

Un quartier neuf, un monde nouveau enté sur Paris, à peu près comme ces excroissances remarquables au côté de certaines pommes de terre ; une société composée de toutes les sociétés, bizarre, monstrueux assemblage de talent et de bêtise, d’ivresse et de poésie, d’avenir et de néant, et qu’on nomme la bohème.

La bohème est là ; ce café en est le rendez-vous, le centre, le critérium ; ses salles sont les uniques lieux où l’observateur doive braquer son lorgnon, pour y distinguer, grouillant et mélangées comme les haricots au pot de la ménagère, les diverses variétés de l’espèce. Et le coup d’œil en est curieux, je vous assure.

J’ai été dans cette brasserie : que voulez-vous ? je suis capable de tout. Un de mes amis, à qui je communiquais un projet d’étude sur la naissance et l’étendue de cette protubérance sociale, m’assura que pareil travail avait été fait. J’au-