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IV
PRÉFACE.

moins joyeuse déchire l’épais rideau qui cache le trésor, et derrière les murs de l’abbaye de Thélème les moines ont fait place à des hommes.

Cet apparent mélange du rire, des larmes, de la théologie, du scepticisme, voire même de la science, est le côté semblable des deux écoles. Le caractère propre des individus en fait la séparation ; tous deux observent, l’un son âme, l’autre l’humanité.


IV


Nous vivons dans une sorte de seizième siècle. Aux guerres de religion ont succédé les guerres politiques ; le monde s’ébranle et cherche où se placer. La littérature classique est morte, comme dépérissait après Érasme et Calvin la Littérature latine ; le siècle de Racine n’est pas encore venu.

Nous avons eu notre Ronsard. Balzac n’a-t-il pas quelque ressemblance avec Rabelais ?

Quant à Montaigne, je ne le vois pas encore : mais son école renaît, et partout ses disciples s’agitent. Le maître viendra, soyez-en sûrs ; humbles satellites que nous sommes, nous le précédons au lieu de le suivre.


V


Ce livre est donc ce que doit être un livre au dix-neuvième siècle, une confusion. Sous l’amalgame des phrases, le génie met l’unité, perle précieuse qui ravit l’œil du chercheur ;