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LE TOUR DU MONDE PARISIEN.

— Que…

— Que ?

— Parbleu ! que je mangeais du gibier… et vous en avez mangé.

— Et ils en ont…

— Arrêtez, criai-je ; par pitié, ne recommencez pas. J’en ai mangé, je le sais… Mais en quoi…

— N’êtes-vous pas inspecteur ?

— Inspecteur de quoi ? vociférai-je.

— Inspecteur.

— Je comprends. Vous croyez que l’État me soudoie pour examiner l’intérieur de vos pâtés…

— Et de ma cave.

— Cela se voit bien au portefeuille de monsieur, dit l’homme qui avait parlé le premier.

— Parbleu ! c’est un portefeuille violet.

— Et il y a un mot dessus.

— Et il y a de l’écrit dedans.

— Voyons, ne vous en cachez pas, monsieur, dit l’hôte. Vous êtes inspecteur.

— Non, non, de par tous les diables, non. Je vous affirme sur mon honneur que l’État n’a pas la moindre confiance en moi ; et la preuve, c’est que ni Fritz, ni moi, n’en avons reçu un sou, à quelque époque et sous quelque prétexte que ce fût. Je ne connais pas le gouvernement ; l’État ne s’est jamais incarné qu’une seule fois en ma faveur… Il avait revêtu la blouse d’un porteur de contraintes, et m’a paru fort laid, ainsi que le petit papier vert, qu’il se permettait de m’apporter, réclamant 4 fr. 95 c., montant de la dette contractée à son égard par son indigne serviteur. L’État ne m’ayant jamais prêté d’argent, je n’ai pas bien compris comment je pouvais lui en devoir. Toujours est-il que