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LE TOUR DU MONDE PARISIEN.

Pour toute réponse, Fritz bourra sa pipe, l’alluma et s’étendit sur le banc de quart.

« Que prétends-tu faire ? m’écriai-je en le secouant.

— Fumer, puis dormir.

— Et moi ?

— Toi, tu as faim : mange.

— Cela t’est facile à dire. Nous n’avons rien. Et si je dirige mal le bateau ?

— Eh bien !

— Eh bien ! nous ferons naufrage, et je me noierai.

— Mon cher, dit Fritz en soulevant nonchalamment sa tête, il y a un proverbe oriental ainsi conçu : « Mieux vaut être assis que debout, couché qu’assis, et mort que couché. » Ainsi laisse-moi tranquille.

Et il retomba.

La Gare est traversée. Nous voici entre le Jardin des Plantes et un monument superbe. Il faut absolument que je sache quel est ce monument.

J’avise un gamin sur le quai.

Ohé ! m’écrié-je avec ce renfoncement des narines et cette dilatation de la lèvre supérieure si chers aux amateurs de la Seine.

— Ohé ! du canot !

— Qu’est-ce que c’est que cela là-bas ?

— Cela ! c’est un pompier. »

Un respectable membre de cette association passait, en effet, devant la maison.

« Non, cela qui est derrière ?

— La maison ?