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LE TOUR DU MONDE PARISIEN.

Comment pus-je me tirer de là ? comment pus-je fuir de cette caverne ? Je l’ignore, et d’ailleurs je dois revenir à mon voyage.

Fritz m’avait proposé une visite à la cathédrale, et un déjeuner à l’Hôtel-Dieu. J’acceptai l’un et l’autre.

À Notre-Dame, il y avait répétition de la maîtrise.

Dans le chœur, au pied d’une vieille pendule disloquée, était placé un orgue d’une petite dimension. Une quarantaine de chaises réunissaient autant d’enfants de huit à quinze ans, sous la présidence d’un monsieur barbu, à qui je ne sus attribuer aucune situation sociale.

On chantait le Kyrie eleison de je ne sais quel maître allemand.

Un public peu nombreux était groupé autour des grilles.

Fritz et moi, sans nous mêler aux curieux, pénétrâmes dans les chapelles latérales les plus éloignées.

Là, tandis que mon impie compagnon de voyage, sous le spécieux prétexte de mieux examiner un groupe de marbre, se chauffait les pieds à la bouche d’un calorifère, je m’appuyai contre une colonne, et j’écoutai les chants lointains.

Êtes-vous poète ? Non. — Vous êtes peut-être philosophe ! Alors vous ne me comprendrez pas. Passez, je vous prie, les lignes suivantes.

Je fus charmé. Non, le mot est trop doux. Ravi ne conviendrait pas encore. Les langues n’ont jamais réuni de syllabes qui puissent rendre l’effet produit sur tout notre être par l’audition d’une mélodie aimée. Des larmes qui baignent