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LE TOUR DU MONDE PARISIEN.

Fritz connaissait un interne. Nous nous mîmes à sa recherche, sans demander son nom, dont il ne se souvenait plus. Fritz a pour habitude d’oublier les noms de ses amis. Il prétend, de cette manière, éprouver, en les entendant, un plaisir toujours renouvelé.

Thésée échappé du labyrinthe n’en put décrire les détours. Combien de ponts, combien de corridors, combien de chambres je traversai, je ne saurais vous le dire. En m’approchant d’une fenêtre, je crus m’apercevoir sur la rive gauche de la Seine.

En ce moment, une sœur passait. Nous lui témoignâmes notre embarras. Fritz assura qu’il reconnaissait un pilier pour l’avoir déjà vu cinq fois depuis notre entrée à l’Hôtel ; ce pilier portait un cadran ; le cadran indiquait une demi-heure de marche.

La sœur sourit, et, marchant devant nous, nous conduisit à la salle des internes.

Quelques spectres en bonnet de coton apparaissaient parfois au détour du chemin, et respectueusement s’inclinaient devant la sœur. Dans ce salut, l’affection tempérait le respect.

« Sur mon âme, dit Fritz, si tous ces hommes étaient vigoureux et bien portants, la fille de Vincent de Paul aurait une garde qu’envieraient les rois. »

Des éclats de rire vibrants nous avertirent que la salle était proche ; et la sœur nous laissa.

Un coup d’œil curieux nous attendait.