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LE TOUR DU MONDE PARISIEN.

Figurez-vous une salle assez grande, semblable au réfectoire d’un collège ; une table de bois au milieu, et les choses les plus hétéroclites dessus, dessous et sur les côtés.

Exemples :

Des timbales de métal, des bouteilles pleines ou vides, une trousse élégamment garnie, une moitié de poire traînant sa pelure comme une queue de grande dame ; un bistouri ;

Plus loin :

Trois assiettes cassées, un paletot entièrement usé, un verre ébréché, une tabatière vide et renversée sur son couvercle ouvert, une pipe admirablement culottée, un bifteck saignant ;

Plus loin encore :

Deux rideaux de croisée, un onguent pour les engelures, une brochure de Prévost-Paradol, une lancette, quatre papillons réunis par une épingle, un pain de six livres, un chapeau dépourvu de fraîcheur.

Le tout sur une nappe jaune, entouré, convoité, examiné par quatre grands jeunes gens, qui tour à tour mangeaient, buvaient, riaient, causaient, passant d’une dissertation gastronomique à une dissertation politique, d’un entretien thérapeutique à un entretien scabreux.

Pourquoi étaient-ils tous grands ? La taille est-elle exigible pour l’interne comme pour le conscrit ?

Nous ne pénétrons point dans les conseils des dieux.

L’internat est une sorte de stage créé pour les étudiants en médecine, qui, de là, passent docteurs exécutants, si toute-