fois il m’est permis d’employer un terme de théâtre à propos de cette noble profession, que nos ancêtres appelaient l’art d’Esculape.
La seule différence qui existe entre ce stage et celui des avocats, c’est que ces derniers n’ont, pendant sa durée, absolument rien à faire, tandis que les premiers sont réellement fort occupés. Le poste qu’ils remplissent est d’ailleurs considéré comme une grande faveur.
Quelques méchantes langues trouveront peut-être à redire à cette combinaison. J’en sais (il y a tant d’insensés qui n’ont pu croire encore à l’infaillibilité de nos lois !), j’en sais qui ne craignent pas d’étaler en public ce honteux et absurde raisonnement :
« Les hôpitaux, disent ces fous, ont été créés pour les maladies graves.
« Les maladies graves exigent les meilleurs médecins.
« Pourquoi donne-t-on aux hôpitaux les apprentis, et laisse-t-on les vrais docteurs aux rhumes de cerveau de la société bien portante ? »
En vérité, n’est-ce pas une honte qu’il y ait des gens qui raisonnent ainsi ? Autant vaudrait trouver illogique cette loi des retraites, qui, à l’âge de soixante ans, déclare un président de cour incapable de diriger la justice dans son département, mais l’estime infiniment digne, dans une chambre plus élevée, de casser les arrêts qu’il était trop sot pour rendre ; autant vaudrait trouver illogique qu’un général à qui ses facultés affaiblies ne permettent plus de commander une brigade, soit mis à la tête d’une division, d’une armée ; autant vaudrait trouver illogique…
« Mais, diront-ils, nous le trouvons. »
Que faire donc pour vous, hommes de peu de foi ? Pour vous soigner, on vous donne la jeunesse ignorante ; pour