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LE TOUR DU MONDE PARISIEN.

rose, mais où l’on se fût gardé, comme d’un crime, d’en décorer le pignon d’un pauvre bourgeois inoffensif, sous le vain prétexte d’utilité publique.

Trois places crieront éternellement vengeance contre l’architecture française au dix-neuvième siècle.

La place Saint-Michel, avec sa fontaine ;

La place du Châtelet, avec ses théâtres ;

La place du Louvre, décorée, pour l’immortalité, d’un huilier pantagruélique, dont la burette au vinaigre est une mairie, la burette à l’huile une église.

Touchante allégorie, destinée à enseigner aux nations futures comment 1861 comprenait ces deux grands principes : la religion et la loi, assaisonnements obligés de toute salade humaine,

« Pour la douzième fois, dit Fritz, je cherche à m’assurer de la vérité d’un proverbe.

— Lequel ?

— Celui qui a fait la célébrité du Pont-Neuf, où l’on ne saurait passer sans rencontrer un prêtre, un cheval blanc et une grisette.

— Eh bien !

— Eh bien ! la sagesse des nations a menti, comme mentait son inventeur, le jour où il disait je t’aime à l’une de ses trois cents femmes.

— Mon cher, lui dis-je, les proverbes… »