arbre, que j’avais cueilli mille fleurs, et qu’en un quart d’heure j’avais gagné Fontenay.
2° Qu’au moment présent, il m’était impossible de quitter la route, que le soleil me brûlait le front, qu’il me faudrait une demi-heure pour arriver, et que, volupté plus précieuse, le sable allait envahir mes chaussures durant un espace indéterminé.
Ayant rendu grâce à la munificence de mes supérieurs, j’avisai un ouvrier, qui se reposait, appuyé sur sa bêche, et me contemplait d’un air narquois.
Sans doute il jouissait de mon étonnement, et voyait bien que je cherchais à me rendre compte de la transformation qui frappait mes regards.
« Mon brave, lui dis-je (un nom que lui donna mon orgueil, pour se dispenser de l’appeler monsieur), pourriez-vous m’expliquer comment il se fait qu’il y ait là des piquets, et ici du sable, lorsque le quatorze au soir…
— Il n’y avait ni l’un, ni l’autre. Je vais vous expliquer ça.
— Permettez-moi de m’asseoir sur cette poutre, qui, je l’espère, n’est pas là à demeure fixe.
— Non, monsieur. Monsieur, ces piquets sont là, d’abord, parce qu’on les y a plantés.
— La chose ne m’étonnerait pas. Et le sable s’y trouve parce qu’on l’y a semé. Mais…
— Voilà, monsieur. Ces terrains-là sont à la ville.
— Bien.
— La ville les a fait entourer d’une clôture.
— Très-bien.
— Parce qu’elle veut les vendre, pour qu’on y bâtisse des maisons.
— Admirablement.