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LE TOUR DU MONDE PARISIEN.

Mais qu’importe, madame ? Le chagrin qui produit de semblables effets reste rarement à l’état de douleur morale.

Que la cause en soit dans l’âme ou dans le corps, que ce soit la maladie qui produise le chagrin, ou le chagrin qui enfante la maladie, toute souffrance réelle est une souffrance physique.

Si le caractère est habituellement morose, il ne s’agit que d’observer les recrudescences. Mais les caractères moroses, nous l’avons dit ailleurs, n’habitent que les corps malades. Alors la maladie est chronique.

Cette mauvaise humeur ayant empiré, paraissent les symptômes physiques. Ici nous cédons la parole au docteur, mais qu’à la première torture il ne vienne pas nous dire : C’est l’instant de vous soigner. À la première torture, il est trop tard ; voilà quinze jours que vous êtes malade.

Prendre le remède maintenant, ou attendre que le mal se soit envenimé, faible est la différence.

Une seconde observation se rapporte à la méthode qu’il faut employer pour se guérir.

La meilleure et la moins usitée consiste à prendre deux livres de médecine, au hasard, par exemple : Raspail et M***, puis d’y lire attentivement l’article qui vous concerne.

Si vous souffrez d’une affection de poitrine, Raspail vous dira :

« Aloès tous les quatre jours ;

« Gargarismes fréquents à l’eau salée ;

« Nourriture forte et aromatique ;

« Le laitage, la pâte de guimauve et les tisanes aggravent les rhumes. »