Page:Henri Maret Le tour du monde parisien 1862.djvu/314

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XVIII

passy. — conversation suprême entre fritz et l’auteur. — paris. — la jeune et la vieille ville. — amour et maux de dents. — finis coronat opus.


Passy est sans aucun doute la plus charmante des anciennes banlieues. Tandis que les faubourgs du nord, Batignolles, Montmartre, Belleville, éclatent sous la pression d’une population d’ouvriers toujours croissante ; tandis que ceux du midi, Vaugirard, Grenelle, Montrouge, se rétrécissent jusqu’à leur entière réduction en casernes et en boulevards ; Passy demeure comme un trait d’union entre les deux rives de la Seine, jardin frémissant de fleurs, de sources et de cris d’oiseaux, allée verdoyante, qui joint le désert à la ville, le silence au bruit, la tristesse à la fatigue, l’ennui nauséabond des cimetières à la fange écumeuse des égouts. Passy est l’oasis qui ne se ressent en rien de sa ceinture de sable ; les vents desséchants n’y pénètrent pas ; chose étrange dans l’enceinte des fortifications, vous y respirez.

C’est qu’aussi la nature a tout fait pour Passy, et l’art et la civilisation ont heureusement profité de ses bienfaits. Il y a