Page:Henri Poincaré - Leçons sur la théorie de l'élasticité, 1892.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ÉTUDE DES FORCES ÉLASTIQUES 31 pesanteur. Il est d'autres forces, inutiles à énumércr toutes ici, qui n agissent qu'à la surface. Pour en donner un exemple, supposons un gaz renfermé dans une enceinte; il exerce une pression sur la paroi, et celle-ci, en vertu du principe de l'égalité de l'action et delà réaction, réagit sur le gaz. Celte pression de la paroi sur le gaz est une force extérieure appliquée seulement aux molécules superficielles. Le choix de la position dequilibre naturel semble à peu près arbitraire ; par suite, il peut paraître simple de choisir la position que prend le corps en l'absence de toute force extérieure. Gela n'est pas toujours possible; nous avons en effet supposé les déformations très petites, et toute la théorie repose sur cette hypothèse; il nous faut donc choisir une position d'équilibre naturel différant très peu de la position d'équilibre contraint que nous avons à étudier ; c 'est pour cela que nous conservons P/, Qi, Ri dans nos formules, c'est- à-dire que nous ne supposons pas les forces extérieures nulles dans l'état d'équilibre naturel. Pour bien en montrer l'utilité, reprenons l'exemple du gaz renfermé dans une enceinte et soumis à une pression prove- nant de la réaction de la paroi ; on ne pourrait pas supposer cette pression nulle dans l'état d'équilibre naturel, car le volume correspondant serait infini et la déformation serait par suite aussi infinie (') .^ 22. Étude de la fonction des forces. — Revenons aux forces intérieures; pour les connaître, il nous faut étudier (1) Celte assimilation d'un gaz à un corps élastique n'est pas tout à fait rigoureuse, car on a l'habilude de considérer les gaz comme formés de molécules en mouvement; il s'agit d'un état dynamique et non d'un état slalique; mais elle suffit pour faire comprendre la justesse de notre remarque.