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gauche de ce tableau nous apercevons Vincennes avec ses maisons blanches, son donjon séculaire, ses tapis de verdure et sa couronne de grands arbres.

Au bas de la déclivité rapide que forme le terrain du cimetière à l’endroit où nous sommes se trouve la chapelle du comte DE BONDY, ancien préfet de la Seine (179).

Le comte de BONDY suivit l’empereur aux armées en qualité de chambellan ; fut nommé préfet de la Seine en 1815, et chargé en cette qualité de traiter avec Wellington ; parut comme témoin à décharge dans le procès de Ney ; fut député libéral en 1818 et de nouveau préfet de la Seine en 1830. Les gouvernements n’étaient à ses yeux que des formes mobiles que prend tour à tour l’esprit du temps.

Le tombeau de NICOD, chirurgien du roi Charles X, se trouve presque en face de celui du comte de Bondy (175).

Un peu plus loin dans la même direction se trouve le tombeau du chimiste DARCET (176).

C’est DARCET qui le premier décomposa le diamant et en démontra la combustibilité, niée jusqu’alors ; c’est à lui encore qu’on doit l’extraction de la gélatine des os et celle de la soude.

Tournons-nous ensuite vers le beau monument du maréchal GOUVION SAINT-CYR (283).

Laurent GOUVION-SAINT-CYR commença par être acteur de troisième ordre à l’ancien théâtre Beaumarchais. Il quitta cette profession, qui ne lui rapportait guère que des sifflets, pour se faire révolutionnaire ; puis il s’engagea dans un bataillon de volontaires, qui le nomma capitaine : deux ans après il était lieutenant général. En 1804 il fut fait général des cuirassiers et en 1812, en Russie, il succéda au maréchal Oudinot dans le commandement de l’armée du centre ; en 1814 il signa avec empressement la déchéance de Napoléon, qu’il n’avait jamais