Nous prenons ensuite le sentier de Molière, qui se trouve à gauche, en face de la sépulture Colmar, Après avoir dépassé la borne qui se trouve à l’entrée de ce sentier, nous voyons à quelques pas, sur la gauche, le tombeau d’Antoine PARMENTIER, chimiste et philanthrope, qui importa le premier la pomme de terre en France, et dont tous les moments furent consacrés au bonheur et aux besoins de ses semblables (381).
Nous tournons ensuite à droite ; nous voyons en passant la sépulture Leroy, qui est surmontée d’une statue allégorique en marbre blanc, et nous arrivons devant le tombeau de MOLIÈRE, qui se trouve à droite, près de celui de LA FONTAINE (369, 370).
MOLIÈRE (Jean-Baptiste POQUELIN), le père et le créateur de la comédie française, le plus grand peintre de mœurs de l’antiquité et des temps modernes, naquit dans l’échoppe d’un fripier, en 1622. Dans ses ouvrages immortels, que tout le monde connaît, les vires et les ridicules sont exposés, comme mu une grande route, pour servir d’exemple. Il mourut de la poitrine à cinquante-trois ans, et fut enterré à l’ancien cimetière Saint-Joseph, rue Montmartre. En 1792, ses restes furent exhumés, placés sous un monument (car il n’en avait pas) et transportés au Musée des monuments français, d’où ils ont été transférés ici.
Jean DE LA FONTAINE entra dans la vie sans y songer, en 1621, vécut de même et s’immortalisa, également sans y songer, par une foule d’ingénieux apologues qui tous renferment une excellente morale ornée des charmes d’une poésie inimitable de naturel. Il faut dire cependant que le bonhomme, comme on l’appelait, parait avoir un peu pillé Esope, qui lui-même avait pillé l’Indien Pilpaï, contemporain d’Abraham. Les Contes de Lafontaine, dont la naïveté rachète la licence, ont aussi beaucoup contribué à l’illustration de leur auteur,