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L’empereur Charles-Quint combattait le taureau, dans une fête, à Valladolid, pour célébrer la naissance de son fils, qui régna sous le nom de Philippe II. Sous Philippe IV, les courtisans de ce roi toréador avaient pour plaisir favori les combats de taureaux. Il en fut de même sous son successeur, Charles II, vers la fin du seizième siècle, où l’éclat des fêtes tauromachiques atteignit son apogée. Mais, lorsque le duc d’Anjou vint, du consentement de son frère, le duc de Bourgogne, s’asseoir, après la guerre sanglante de la Succession, sur le trône d’Espagne, en vertu du testament de Charles II, qui mourut en 1700, léguant son royaume au fils aîné de sa sœur, Marie-Thérèse d’Autriche, femme de Louis XIV, ce prince français, Philippe V, manifesta si vivement son dégoût pour ces jeux immoraux, que la noblesse, qui jusque-là figurait activement dans ces luttes, dut y renoncer, et les arènes furent abandonnées au peuple. « La cour du petit-fils de Louis XIV, dominée sans doute par l’influence française, affecta même de dédaigner ces spectacles [1]. »

  1. Le Tour du Monde. — Voyage en Espagne, par Ch. Davillier, 1862, page 326.