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Page:Henry Blatin - Les courses de taureaux (1868).pdf/40

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course, et Pucheta est un vaillant homme ! »

À Malaga, le jour de l’inauguration du cirque, un taureau s’élança vigoureusement à la rencontre d’un cavalier, prit le cheval sur ses cornes, et l’envoya, d’un coup de tête, avec son maître, de l’autre côté de la barrière, aux grands applaudissements de la foule.

Il est telle course, en Espagne, où l’on a compté jusqu’à dix morts d’hommes.

C’est pour cela, sans doute, qu’un prêtre, « avec l’hostie et les saintes huiles », est là pour administrer le malheureux toréador, qui peut être frappé mortellement : dans la chapelle attenante à l’étable (la chambre de la Vierge), les jours de représentation, on allume quatre cierges et de petites bougies devant une image de la Madone : là sont déposés les secours pour un cas de nécessité. « C’est une coutume ancienne que les combattants, avant d’entrer en lice, s’y réconcilient avec Dieu[1]. »

Dans un des balcons de l’amphithéâtre, deux

  1. « On a dû prévoir, disent les auteurs du Théâtre de la guerre ou Tableau de l’Espagne (1823, page 170), que dans un spectacle où le rôle principal des acteurs est de risquer leur vie, il fallait nécessairement les traiter comme des malades à l’article de la mort. »