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chirurgiens, avec leurs instruments, sont prêts à porter de prompts secours aux blessés.

Dix morts ! ce chiffre effrayant est donné sous la garantie du père Pedro de Gusman, par M. Ch. Davillier, dans une excellente étude sur l’Espagne, publiée avec d’admirables dessins de Gustave Doré, par Le Tour du Monde. « Ce religieux qui écrivait au commencement du dix-septième siècle, assure, dit notre auteur, que de son temps, il n’y avait pas de fête de taureaux qui ne coutât la vie à deux ou trois personnes ; souvent même le nombre était plus considérable. À Valladolid, en 1816, dans une course où parurent seulement quelques taureaux, dix combattants restèrent morts sur place.

« Il dépeint les fêtes d’Aragon comme une barbarie inimitable. C’est un fait avéré, ajoute le père jésuite, que, dans de pareils exercices, il meurt, en moyenne, dans toute l’étendue de l’Espagne, deux ou trois cents personnes par année. »

Joseph Townsend, dans son Voyage traduit par Pictet-Mallet, rapporte qu’en 1809, pendant son séjour dans la Péninsule, deux matadors furent tués à Cadix : ils étaient frères [1].

  1. Townsend, tome I, page 285.