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laboure de ses cornes le corps et les entrailles du malheureux cheval, et se dispose à assouvir sa rage sur l’homme gisant à côté. Pepete voit le péril où se trouve son compagnon. Il court à lui. Malheureusement le taureau, l’un des plus dangereux par son agilité qui se soient jamais vus, fond sur ce nouvel adversaire ; il le frappe à la hanche, il le soulève, le balançant quelques instants sur sa tête, il finit par lui donner un furieux coup de corne, qui lui traverse le cœur et le poumon. Pepete se relève à grand’peine, porte la main à sa blessure, et va tomber, comme mort, à dix pas. On l’emporte : en arrivant à l’infirmerie de la Place, il expire. On recouvre de sable les endroits maculés de sang, pour que le pied des hommes ne glisse pas, et… peu de minutes après, le spectacle recommence[1]. »

Le cirque de Saragosse a été témoin d’un drame plus horrible encore, rapporté par le le Messager du Midi. Deux toréadors, chéris

  1. « Une des grandes qualités de ce merveilleux spectacle, dit Alexandre Dumas, c’est qu’il n’a jamais d’entre’acte : la mort même d’un homme n’est qu’un accident ordinaire qui n’interrompt rien. » — Impressions de voyage. — De Paris à Cadix. Tome, 1, page 121.