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ment isolée, qui s’est élevée jusqu’au trône. Le 24 juin 1854, un digne pasteur de l’Église réformée, à Bayonne, M. Joseph Nogaret, adressait à l’empereur Napoléon la pétition suivante :

« Sire, des courses de taureaux ont été établies en 1853 dans nos contrées, et il paraît qu’on se prépare à célébrer de nouveau ces jeux sanguinaires, dans le courant de cette année. Sera-t-il permis à un homme d’ordre et de paix de venir déplorer auprès de Votre Majesté toutes les mesures qui favoriseraient, dans notre patrie, l’établissement d’un usage aussi opposé aux principes du christianisme qu’au caractère général de la nation française ? Elles tendent, par la vue du sang, à détruire les sentiments nobles et humains, et à développer les instincts sauvages et cruels[1].

« Sire, j’ose vous supplier de mettre un terme à ces spectacles dignes des siècles de barbarie, et qui contrastent d’une manière si affligeante avec les progrès des lumières et de la civilisation.

« Je le demande, au nom du profond respect, de l’obéissance éclairée et consciencieuse qu’il

  1. Le grand Bossuet l’a dit : « L’humanité envers les animaux conduit à l’humanité envers les hommes. »