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le lâche ! » El Tato descend dans l’arène, en costume de ville, et tue enfin l’animal mutilé.

« Le divertissement n’eut pas d’entr’acte : c’est l’usage, dans ce genre de pièces ; on n’aime pas à respirer : il faut que le sang coule sans interruption. Un nouveau taureau fut lancé dans l’arène, puis un second, puis un troisième, jusqu’à six, tous blessant et tuant des chevaux, recevant des coups de lance et des banderilles, et tous immolés à la fin, comme le premier, par l’épée du matador.

« Dans le nombre, quelques-uns plus pacifiques refusèrent le combat : on leur attacha des banderilles de feu : alors l’animal courait, fou de douleur, dans le cirque, secouant les flèches sur ses chairs grésillantes.

« Le triomphe de cette journée fut pour el Tato, qui pourfendit un des taureaux d’un coup d’épée ramené. L’enthousiasme fut à son comble : on lui cria : « À toi, le taureau ! » Et l’espada de couper l’oreille de la bête morte, en signe de propriété. »

Sur l’affiche on lisait qu’une quadrille de femmes, sous la direction de la fameuse Martina Garcia, la première épée du cirque de Madrid, terminerait le spectacle, en combattant de

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