Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/103

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leurs corolles ne sont pas même mouillées. Et voici que, dans le monde, j’aperçois des êtres purs et des êtres impurs ; les uns sont vifs d’esprit et les autres sont lents ; les uns sont nobles, les autres vils ; les uns me comprendront, les autres ne me comprendront pas ; j’aurai pitié de tous. Je regarderai le lotus qui s’ouvre sous les eaux, comme le lotus dont émerge la fleur splendide. »

Et il dit à Brahmâ :

« Que s’ouvre à tous la porte de l’éternité ! Que celui qui a des oreilles entende la parole et croie ! Je songeais à mes fatigues futures, et je craignais qu’elles ne fussent vaines. Mais la pitié l’emporte. Je me lève, ô Brahmâ, et je dirai la loi aux créatures. »




III


Le Bienheureux se demandait qui, parmi les hommes, serait digne d’entendre, le premier, la parole de salut.

« Quel est, se disait-il, quel est l’homme pur, intelligent, actif, à qui je pourrai d’abord enseigner la loi ? Il faut qu’il n’ait pas de haine, qu’il n’ait point l’esprit troublé, et qu’il ne veuille point garder la science comme un impénétrable secret. »