Il songea que Roudraka, fils de Râma, s’efforçait de mener une vie pure, ignorait la haine et n’était pas homme à faire un secret de la science. Il résolut de lui enseigner la loi. Il eut cette pensée : « Où est Roudraka, maintenant ? » Et il connut alors que Roudraka, fils de Râma, était mort depuis sept jours. Et il se dit :
« C’est grand dommage, vraiment, que Roudraka, fils de Râma, soit mort sans avoir entendu la loi. Il l’eût comprise et il l’eût enseignée à son tour. »
Il songea qu’Arâta Kâlâma tendait à la pureté de la vie, avait l’intelligence claire, et aurait plaisir à propager la science acquise. Et il eut cette pensée : « Où est Arâta Kâlâma, maintenant ? » Mais il connut qu’Arâta Kâlâma était mort depuis trois jours. Et il se dit :
« Arâta Kâlâma, sans doute, a beaucoup perdu d’être mort avant d’avoir entendu la loi. »
Il réfléchit encore, et il se rappela que jadis cinq disciples de Roudraka s’étaient attachés à lui. Ils étaient purs, ils étaient actifs, et ils comprendraient certainement la loi. Le Bienheureux connut, par la pensée, que les cinq disciples de Roudraka vivaient à Bénarès, dans le Parc aux gazelles. Et il marcha vers Bénarès.
Au mont Gaya, il rencontra un moine nommé Oupaka. À l’aspect du Bienheureux, Oupaka ne put retenir un cri d’admiration.