Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/124

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« Tu n’as pas oublié mon désir, ô Bienheureux ; je te remercie et je te vénère. »

Il se prosterna ; et, quand le Maître l’eut relevé, il se tint à distance pour marquer son respect.

Mais, dans la foule, quelques-uns connaissaient Kâçyapa ; ils le tenaient pour un homme très saint ; nul encore n’avait vu le Bouddha, et l’on s’étonnait fort des honneurs que lui rendait le roi.

« Sans doute, il s’est trompé, dit un brahmane ; c’est devant Kâçyapa qu’il devait se prosterner.

— Oui, dit un autre, Kâçyapa est un grand maître.

— Notre roi a commis une singulière erreur, ajouta un troisième ; il a pris l’élève pour le maître. »

Ils ne parlaient pas à voix haute ; le Bienheureux, pourtant, les entendit : quelle parole, d’ailleurs, pouvait lui échapper ? Il dit à Kâçyapa :

« Qui t’a décidé, homme d’Ourouvilva, à quitter ton ermitage ? Qui t’a fait avouer ta faiblesse ? Réponds, Kâçyapa : comment as-tu abandonné le lieu où, depuis si longtemps, tu vivais ? »

Kâçyapa comprit ce que voulait le Maître ; il répondit :

« Je sais maintenant où tendaient mes anciennes austérités ; je sais toute la vanité de ce que j’enseignais. Mes leçons étaient impures, et j’ai pris en