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Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/133

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— Le grand moine est venu dans la ville de Râjagriha ; il a pris ses disciples à Sañjaya, disait un autre : qui va-t-il séduire aujourd’hui ?

— Une peste serait moins néfaste que le grand moine, disait un troisième, elle tuerait moins d’enfants.

— Elle ferait moins de veuves, » gémissait une femme.

Les disciples restaient impassibles. Ils sentaient pourtant que la colère grandissait dans le peuple, et ils rapportèrent au Maître les mauvaises paroles dont ils étaient accueillis.

« Que les injures ne vous troublent pas, ô disciples, répondit le Bouddha. Bientôt, on cessera de les proférer. À ceux qui vous poursuivront de railleries et d’insultes, répondez par des paroles calmes et sereines. Dites : « C’est parce qu’ils savent la vérité, la seule vérité, que les héros persuadent, que les parfaits convertissent. Qui ose outrager le Bouddha, le Saint qui convertit par la force de la vérité ? » Alors, on se taira, et, dans quelques jours, vous irez par la ville, sans rencontrer personne qui ne vous respecte et ne vous loue. »

Il en fut comme avait dit le Bouddha. Les voix mauvaises se turent, et tous, dans Râjagriha, honoraient les disciples du Maître.