Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/159

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de leur zèle, et ils reçurent des réprimandes et des coups. Plus ils furent maltraités, plus ils se rebutèrent, et la femme dit enfin au brahmane : « Je ne puis rien faire de ces enfants. Va les vendre, et amène-moi d’autres esclaves, des esclaves qui sachent obéir et travailler. » Le brahmane emmena les enfants et il alla de ville en ville, pour les vendre ; mais nul de ceux à qui il les offrait ne voulait d’eux : le prix qu’il demandait était trop élevé. Il arriva enfin à Jayatourâ. Un conseiller du roi le croisa dans la rue ; il regardait les enfants maigres, noircis par le soleil, et, tout à coup, il les reconnut à leurs yeux. Il interrogea le brahmane : « D’où tiens-tu ces enfants ? — Seigneur, répondit le brahmane, on me les a donnés pour esclaves dans une forêt montagneuse ; ils obéissaient mal, et, maintenant, je cherche à les vendre. » Le conseiller du roi, très anxieux, s’adressa aux enfants : « Votre père est-il mort, que vous êtes tombés en esclavage ? — Non, répondit Jâlin, notre père n’est pas mort, ni notre mère, mais notre père nous a donnés à ce brahmane. » Le conseiller courut au palais du roi. « Seigneur, s’écria-t-il, « ton fils Viçvantara a donné pour esclaves à un brahmane tes petits-enfants, Jâlin et Krishnâjinî, et voici que leur maître, mécontent de leur service, les conduit de ville en ville, pour