les vendre. » Le roi Sañjaya voulut qu’on lui amenât tout de suite le brahmane et les enfants. On eut tôt fait de les trouver, et le roi, quand il vit la misère de sa race, eut des larmes amères. Jâlin lui parla d’une voix suppliante : « Achète-nous, seigneur, car la femme du brahmane nous rend bien malheureux, et nous voulons vivre avec toi, qui nous aimes ; mais ne nous prends pas de force : notre père nous a donnés au brahmane, et de son sacrifice il attend un grand bien, pour lui et pour les créatures. — Quel prix veux-tu de ces enfants ? demanda le roi au brahmane. — Tu les auras pour mille bœufs, répondit le brahmane. — Bien, » fit le roi. Et, s’adressant à son conseiller : « Toi qui, désormais, seras le premier après moi, dans mon royaume, donne mille bœufs à ce brahmane, et compte lui mille mesures d’or, » ajouta-t-il. Le roi, avec Jâlin et Krishnâjinâ, alla trouver la reine Phousatî. À la vue de ses petits-enfants, elle se mit à pleurer et à rire ; elle les vêtit de très riches vêtements, et elle les para d’anneaux et de colliers. Puis elle leur demanda ce que faisaient leur père et leur mère. « Dans une forêt, au penchant des montagnes, ils habitent une hutte sauvage, dit Jâlin. Ils ont donné tout ce qu’ils avaient. Ils vivent de fruits et d’eau, et ils n’ont plus pour compagnons
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