Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/161

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que les fauves. — Ah, s’écria Phousatî, ne rappelleras-tu pas ton fils, seigneur ? » Le roi Sañjaya envoya un messager au prince Viçvantara ; il lui faisait grâce, et lui ordonnait de revenir à Jayatourâ. Quand le prince approcha de la ville, il vit son père, sa mère et ses enfants qui venaient au-devant de lui ; des hommes et des femmes, en grand nombre, les accompagnaient ; on avait appris les souffrances de Viçvantara et sa vertu, et, maintenant, on lui pardonnait et on l’admirait. Le roi dit à son fils : « Cher fils, j’ai commis envers toi une grande injustice, vois mon remords, et sois bon pour moi : oublie ma faute ; sois bon aussi pour les gens de la ville : oublie leur injure ; eux ni moi ne nous irriterons plus jamais de tes aumônes. » Viçvantara embrassa son père en souriant, Mâdrî faisait mille caresses à Jâlin et à Krishnâjinâ, et Phousatî pleurait tendrement. Et, quand le prince franchit la porte de la ville, tous, d’une seule voix, l’acclamèrent. Or, Viçvantara, c’était moi. Vous m’acclamez comme on l’acclama jadis. Prenez le chemin qui mène à la délivrance. »

Le Bienheureux se tut. Les Çâkyas l’avaient écouté, et ils se retirèrent en s’inclinant devant lui. Nul, pourtant, n’avait songé à lui offrir son repas du lendemain.