Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/223

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griha, un être dont la beauté surpasse, égale même la beauté de Kouvalaya ?

— Oui, femme, répondit le brahmane Bhâradvâja ; qu’est ta beauté au prix de la beauté du Maître ?

— Je veux voir ce Maître si beau, reprit Kouvalayâ, qu’on me mène devant lui.

— Le voici, » dit le Bienheureux.

Et il s’avança.

La danseuse le regarda longuement.

« Tu es beau, dit-elle enfin. Je danserai pour toi. »

Elle dansa. La danse fut lente d’abord. Kouvalayâ s’était enveloppée de tous ses voiles ; à peine soupçonnait-on l’éclat de son visage : on songeait aux nuits où la reine des étoiles reste sous de tendres nuages. Un nuage s’envola, de légers rayons brillèrent. La danse se faisait plus rapide ; un à un, les voiles tombaient, l’astre apparaissait dans sa gloire. La femme tourbillonnait ; une grande lumière éblouissait les yeux. Brusquement, la femme s’arrêta ; elle était nue. Tous haletaient vers elle.

« Malheureuse ! » dit le Bouddha.

Il la regarda fixement. Et voici que les joues de Kouvalayâ se dessèchent, que son front se ride, que ses yeux se ternissent. Il ne lui reste, dans la bouche, que quelques dents misérables ; de son crâne, pendent tristement des mèches rares,