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Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/249

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— Les taons ne harcèlent point mon troupeau, dit le berger Dhaniya ; dans les prairies herbeuses errent mes vaches, elles peuvent endurer la pluie qui vient : donc, si tu le veux, tu peux tomber, ô pluie du ciel.

— J’ai construit un radeau solide, dit le Maître ; j’ai vogué vers le nirvâna ; j’ai traversé le torrent des passions et j’ai touché la rive sainte ; je n’ai plus besoin du radeau : donc, si tu le veux, tu peux tomber, ô pluie du ciel.

— Ma femme est obéissante, elle ignore la débauche, dit le berger Dhaniya ; voilà longtemps qu’elle vit avec moi ; elle est gracieuse, et jamais d’elle on n’a médit : donc, si tu le veux, tu peux tomber, ô pluie du ciel.

— Mon esprit est obéissant, il est délivré de tous les liens, dit le Maître ; voilà longtemps que je l’ai dompté, il est bien soumis, et il n’y a plus rien de mauvais en moi : donc, si tu le veux, tu peux tomber, ô pluie du ciel.

— Je paie moi-même le salaire de mes serviteurs, dit le berger Dhaniya ; mes enfants reçoivent de moi toutes les nourritures saines, et jamais d’eux on n’a médit : donc, si tu le veux, tu peux tomber, ô pluie du ciel.

— Je ne suis le serviteur de personne, dit le Maître ; avec ce que je gagne, je voyage par le monde entier ; il n’est pas besoin pour moi de ser-