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Page:Hervey - La Famille de Mourtray T1.djvu/43

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ceux auxquels il adressoit la parole, de peur que ses regards sombres et durs ne trahissent ses pensées qui souvent étoient précisément l’opposé de ses discours affectueux. Cependant rien n’étoit plus ridicule que les phrases bannales dont il se servoit indifféremment pour arriver à son but ; car elles exprimoient non-seulement la plus haute considération pour les autres, mais encore la plus modeste opinion de lui-même.

À la ville, tout le temps qu’il ne consacroit pas à la politique, il l’employoit dans de basses et obscures intrigues. Mais à la campagne, il ne se permettoit pas ces écarts, par la difficulté de jeter un voile sur les actions d’un aussi grand personnage ; beaucoup de choses qui à Londres étoient sans conséquence et même de mode, pouvoient dans la province porter atteinte