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Page:Hervey - La Famille de Mourtray T1.djvu/46

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Toute fantasque et toute désagréable qu’elle avoit pris à tâche de se rendre, elle n’avoit pas absolument un mauvais naturel, et dans un accès de bonne humeur, elle auroit volontiers rendu service aux personnes même qu’elle traitoit ainsi. Elle joignoit à un esprit vif un degré de jugement qui sembloit incompatible avec un orgueil si démesuré, et lorqu’elle le vouloit, (ce qui lui arrivoit souvent quand elle se trouvoit dans son élément, c’est-à-dire dans le grand monde,) elle étoit extrêmement aimable ; on y rendoit universellement justice à ses principes de rigide vertu, d’honneur et d’intégrité. Elle détestoit la bassesse de son époux, et ne manquoit pas d’y opposer, toutes les fois qu’elle le pouvoir, une conduite contraire ; mais l’avarice du comte déconcertoit souvent ses moyens. S’ils avoient été plus étendus, elle eut été