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ment l’acte de naissance, comme condition de l’enregistrement des citoyens.

L’Irvingisme qui inquiéta, au printemps de l’année 1837, à Genève, l’école de théologie évangélique, poussa bien quelques rejetons dans le canton de Vaud, mais seulement encore chez les dissidents ; on sait qu’ils sont en général plus accessibles aux nouveautés de ce genre. Toutefois, dans cette nouvelle sphère d’activité, l’Irvingisme ne pouvait pas obtenir des succès durables ; car un système où l’imagination joue un si grand rôle, devait être antipathique au caractère national vaudois. D’un autre côté, à mesure que le réveil religieux s’étendit dans l’Église nationale, on vit les dissidents chercher à se rapprocher d’elle, c’est-à-dire de la partie de cette Église qu’ils considéraient comme vivante. À la faveur de la tolérance qui régnait à cette époque, ils prirent souvent la parole dans les assemblées religieuses unies à l’Église nationale, ainsi que dans les oratoires de diverses localités. Il se forma des réunions d’édification et même des sociétés actives composées de chrétiens nationaux et de chrétiens dissidents. Tout annonçait que ces derniers avaient modifié leurs opinions et ne regardaient plus que comme accessoires tels des points avaient jadis motivé leur séparation. Mais pour peu qu’on y regardât de près, on pouvait bien voir qu’à l’égard de la question capitale ils n’avaient pas encore changé de vues, et que le véritable motif de leur rapprochement était tout simplement l’espoir qu’un grand nombre de membres de l’Église nationale seraient gagnés à la dissidence par l’effet du vif mécontentement qu’excitait la nouvelle loi ecclésiastique du 14 décembre 1839. C’est alors qu’éclata, sans qu’on s’y attendit en aucune manière, une notable scission parmi les dissidents de Lau-