Page:Herzog - Les Frères de Plymouth et John Darby, leur doctrine et leur histoire.djvu/13

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sanne ; elle devint le signal des agitations nouvelles et décisives que nous allons faire connaître.

Elles se rattachent à la personne de Mr H. Olivier, pasteur dissident à Lausanne. Il avait été missionnaire dans le Canada et depuis son retour dans sa patrie il avait exercé pendant plusieurs années les fonctions de pasteur dissident à Nyon. Il était estimé jusque dans l’Église nationale pour son christianisme ; on appréciait généralement son édifiante et touchante prédication ; même des membres de l’Église nationale allaient souvent l’entendre. Or, il arriva à la fin de l’automne 1839, qu’il commença à étonner ses auditeurs par la tournure particulière qu’il donnait à ses discours. Bientôt, se déclarant plus ouvertement, il confesse solennellement à son troupeau qu’il ne lui avait pas jusqu’alors annoncé la vérité, et que ce n’était que depuis ce moment que, grâce à une lumière nouvelle, sa foi se trouvait parfaitement éclairée ; et il se mit à professer hautement la doctrine des méthodistes wesleyens sur la perfection chrétienne.

On eut bientôt l’explication de cet étrange phénomène, quand on découvrit qu’un prédicateur wesleyen français, B., qui séjournait depuis quelque temps à Lausanne était parvenu à faire entrer dans ses vues d’abord Mme O., puis, après une longue résistance, O. lui-même. On s’étonne qu’un homme comme O., parvenu à la maturité de l’âge, se fût laissé ainsi subjuguer, et encore par un homme tel que B., qui, dans sa manière d’exposer et de soutenir la doctrine de la perfection, laissait voir quelque peu de la légèreté française. Mais ceux qui connaissaient mieux le néophyte, n’eurent pas beaucoup de peine à s’expliquer son changement. Précédemment déjà ses prédications et ses prières annonçaient chez lui la