Page:Herzog - Les Frères de Plymouth et John Darby, leur doctrine et leur histoire.djvu/74

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l’ancien ordre de choses qu’il a tant maudit. Darby se voit ici serré de si près, qu’il en vient à se plaindre, non plus qu’on lui reproche d’enseigner, mais qu’on l’accuse de nier la suppression de l’Église et l’abolition du ministère. Il fallait faire un nouveau pas pour sortir de cette position embarrassante, et Darby écrivit sa brochure sur le Ministère, qui, au reste, rappelle qu’il n’avait pas affaire à M. Rechat seulement, mais encore à un autre antagoniste, dont il est temps de parler.

M. François Olivier qui, comme son frère (Henri), déjà connu de nos lecteurs, a été consacré au saint ministère dans l’Église nationale, et comme lui s’en est séparé, a dès lors exercé pendant nombre d’années les fonctions de pasteur dissident à Nyon, puis à Lausanne. Dans ce dernier séjour, découragé par l’indocilité démocratique de son troupeau, il finit par abandonner la houlette et se tirer à l’écart, sans toutefois cesser de fréquenter les réunions et d’y prendre la Cène. Il était aussi depuis longtemps assidu à l’oratoire national de Lausanne ; il y prenait souvent la parole, et là, comme chez les dissidents, ses allocutions étaient sévères. Mais telle est la tolérance de l’Église nationale, qu’à l’oratoire, Olivier a pu parler tant qu’il a voulu, sans même essuyer de contradiction, tandis que ses dissidents le dégoûtèrent des fonctions pastorales en trouvant sa parole trop dure pour l’ouïr. Nous ne pouvons que blâmer, d’après 2 Tim. IV, 3, ce dégoût de la dure vérité, et nous comprenons qu’il soit bientôt survenu des troubles dans une congrégation livrée d’avance au premier docteur qui viendrait lui chatouiller les oreilles.

Quand M. Olivier vit son frère tourner au méthodisme, il dit avec ménagement son mot dans une petite brochure sur