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introduction.

les dogmes du stoïcisme, qu’il embrassa. Galien[1] le dit à propos d’une opinion sur la sensation, qu’un philosophe stoïcien soutenait, et que Phécianus adopta. On trouve l’indication, que Phécianus expliqua, entr’autres, le livre de l’Officine du médecin, et lui et Satyrus le traité des Humeurs[2].

Le dernier commentateur, avant Galien, qui me reste à nommer est un médecin d’Alexandrie nommé Julien, qui avait composé quarante-huit livres contre les Aphorismes d’Hippocrate. Nous avons de Galien un petit écrit polémique contre le deuxième livre de Julien, lequel livre était tout entier consacré à la réfutation du second aphorisme de la première section. Galien traite très mal Julien. « Je demande, dit-il, la permission de punir son ignorance en termes rudes, dont je n’ai pas l’habitude de me servir[3]. » D’abord, il n’est pas vrai que Galien ménage tant ses termes dans sa polémique ; puis, à en juger par les courts fragments que Galien nous a conservés, Julien ne paraît pas un médecin si méprisable. Il fait des objections très fondées à la théorie qui place la cause des maladies dans les humeurs : il dit que, si cette théorie était vraie, on n’aurait besoin contre toute affection que de moyens évacuants : la saignée, les phlegmagogues et les cholagogues quand le mal serait dans le sang, la pituite ou la bile[4]. « Ils ne me persuaderont jamais, ni à moi, ni à eux, disait-il en parlant des médecins ses adversaires, qu’ils savent ce qu’est la nature, grand mot qu’ils vont répétant de tous côtés, et dont ils font,

  1. Tome v, p. 665, Éd. Basil.
  2. Gal., Comm. in lib. de Hum. t. v, p. 484, Éd. Kühn.
  3. Δέομαι οὖν συγχωρῆσαί μοι κολάσαι τὴν ἀπαιδευσίαν αὐτοῦ λόγοις τραχυτέροις ὧν οὐκ εἴθισμαι χρῆσθαι. T. v, p. 338, Éd. Basil.
  4. Αἴματος μὲν ὄντος μόνῃ ἀρκεῖσθαι φλεβοτομίᾳ φλέγματος δὲ, φλεγμαγωγῷ, χολῆς δὲ χολαγωγῷ. Gal., t. v, p. 342, Éd. Basil.