forme au temps, présenté dans un style simple, bref et expressif, et dans un langage qui s’accorde avec celui de l’époque. Aucune hypothèse, aucune subtilité, quelque antiques qu’elles soient, aucun traitement et remède extraordinaires ne doivent se trouver dans ces livres[1]. »
D’après ces caractères, Grimm reconnaît comme authentiques le Ier et le iie livre des Épidémies, le traité du Pronostic, les Aphorismes, une partie considérable du traité sur le Régime dans les maladies aiguës, et le livre de l’Air, des Eaux et des Lieux. Grimm a emprunté à Gruner son opinion sur les notions anatomiques d’Hippocrate, et, comme lui, il rejette les livres où les muscles sont nommés, où les artères sont distinguées des veines. À part le témoignage traditionnel, les autres règles que le traducteur allemand expose prêtent, comme celles de ses prédécesseurs, beaucoup à l’arbitraire, et sont surtout d’un ordre très secondaire. Il faut arriver, s’il est possible, à quelque chose de moins vague, et pour cela demander aux livres hippocratiques eux-mêmes, aux écrits qui en sont les contemporains, ou qui ne sont venus que peu de temps après, des renseignements plus précis.
Cette série de censeurs des livres hippocratiques me rappelle l’opinion qu’un fameux philologue se faisait des jugements qui ne portent que sur le style, l’exposition et les pensées d’un auteur. Lemos, Mercuriali, Gruner et Grimm, bien qu’on reconnaisse chez eux un développement progressif de la méthode critique, se sont principalement appuyés sur cet ordre de raisons ; l’insuffisance en a été convenablement appréciée par Richard Bentley dans un passage qui trouvera ici naturellement place : « La critique qui ne s’exerce
- ↑ Hippocrates Werke aus dem Griechischen übersetzt von Dr. J. F. K. Grimm B. i, Vorbericht, Altenburg, 1781.