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CHAPITRE ΧI.

DE LA PUBLICATION DE LA COLLECTION HIPPOCRATIQUE.

Je ne veux pas entrer dans l’examen particulier de chacun des écrits hippocratiques sans consacrer quelques pages à rechercher de quelle manière on peut concevoir que la Collection entière s’est formée. On a vu, dans les chapitres précédents, qu’elle a des incohérences, du décousu, des falsifications dans les noms d’auteurs, des négligences de rédaction qui ne permettent de reconnaître ni l’œuvre d’un seul homme, ni la production d’une seule époque, ni la publication volontaire et soignée d’un écrivain qui achève et polit ses livres avant de les mettre au jour. Là, est une difficulté qu’il faut essayer de résoudre, sinon par des certitudes absolues, au moins par des conjectures très probables. Il s’agit de comprendre comment des fragments, comment de simples notes ont été insérés dans une Collection qui contient des parties si excellentes, si travaillées, si achevées ; il s’agit d’expliquer comment des noms ont été changés, et comment ce qui était l’œuvre de Polybe, par exemple, y a été introduit sous le titre d’œuvre d’Hippocrate. Ce sont des questions que les critiques n’ont jamais abordées ex professo.

On ne peut en espérer la solution que de l’examen de tous les caractères que la Collection hippocratique présente en tant que Collection. Or, huit circonstances principales s’y font remarquer. En les réunissant toutes et en les comparant, on entrevoit comment cette Collection s’est formée.