Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/29

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les prêtres-médecins de l’Égypte. Hérodote nous montre ces médecins égyptiens établis à la cour du roi de Perse, Darius, fils d’Hystaspe. Il y avait des asclépiades à Rhodes, à Cnide, à Cos ; il y en avait à Athènes ; au milieu de leur temple se trouvait une source thermale. Platon parle souvent des asclépiades athéniens, et il le fait en termes qui prouvent qu’ils s’étaient acquis une réputation d’élégance et de bon goût dans la ville de Minerve[1] En un mot, il y avait des asclépiades partout où un temple d’Esculape avait été fondé. Que faut-il entendre par cette dénomination ? Formaient-ils une famille réelle, ou simplement une corporation qui se recrutait par voie d’initiation ? Il est certain que quelques-uns d’entr’eux, en se donnant ce nom, prétendaient indiquer leur généalogie, et ils se disaient descendants d’Esculape par Podalire ou Machaon. Galien[2] nous apprend que Ctésias, asclépiade de Cnide, était parent d’Hippocrate, et il nous dit ailleurs[3] que, la branche des asclépiades de Rhodes s’étant éteinte, l’école de cette île tomba avec eux. Ces remarques pourraient faire croire à l’existence d’une famille réelle, mais dans le fond il n’en est rien. Il se peut que parmi les prêtres qui desservaient les Asclépions quelques-uns se transmissent en effet de père en fils la science médicale, et, formant ainsi dans le sein de la corporation une vraie famille, prétendissent reporter leur origine aux temps mythologiques. La famille d’Hippocrate était sans doute dans ce cas ; mais c’était une prétention particulière des Nébrides (nom qu’on lui donnait aussi en raison d’un de ses aïeux). Le reste des asclé-

  1. Τοὺς κόμψους Ἀσκληπιάδας. De republ. lib. i. t. 5. p. 108. Ed. Tauchn.
  2. T. v, p. 652, Basil.
  3. T. iv, p. 35, Basil.