Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/365

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
347
de chacun des livres hippocratiques en particulier.

les mains, il ne peut pas y avoir la moindre hésitation ; c’est Aristote qui est seul croyable en ceci. Aristote ne cite pas, il est vrai, le titre de l’ouvrage de Polybe ; mais il ne cite pas, non plus, le titre du livre de Diogène d’Apollonie, qui avait intitulé le sien, comme nous l’apprend Simplicius, de la Nature, ni celui du livre de Syennésis de Chypre. Quant à ce dernier, son livre ayant péri avant d’être recueilli dans les grandes bibliothèques publiques, nul ne sait quels en étaient le titre et l’objet.

Je pense donc qu’il est impossible de ne pas regarder le traité de la Nature de l’homme comme étant de Polybe. Il est bien vrai, comme le dit Galien, que ce livre est composé de pièces et de morceaux. L’inspection la plus superficielle suffit pour le démontrer ; mais c’est du livre de Polybe que ces fragments ont été pris.

En voici, ce me semble, une preuve : l’auteur dit que les maladies se guérissent par les contraires, dans une phrase qui tient peu à ce qui précède. Douze lignes plus loin, exposant comment il faut combattre les maladies épidémiques, il ajoute que le traitement doit être le contraire de la cause, ainsi, dit-il, que je l’ai expliqué ailleurs[1]. Une telle expression indique ce qui vient d’être énoncé quelques lignes plus haut, ou plutôt ce qui a été exposé dans un autre traité ou dans un autre chapitre résumé dans ces quelques lignes. Je regarde le court passage où il explique que le traitement doit être basé sur les contraires, comme l’idée d’un livre ou chapitre particulier, et le passage où il explique le diagnostic des maladies épidémiques, comme appartenant à un autre livre ou chapitre.

Immédiatement après, et sans aucune transition, il passe

  1. Pages 22 et 23, Éd. Frob