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de chacun des livres hippocratiques en particulier.

des Maladies des femmes, l’hydropisie de la matrice est expliquée[1]. Quant au traité sur les Femmes stériles, c’est évidemment un appendice au traité des Maladies des femmes. Ces témoignages intrinsèques sont positifs ; il n’y a rien à y opposer.

Ces écrits forment une masse considérable et une section naturelle dans la Collection hippocratique. J’examinerai à part la doctrine qui y est contenue, et les faits qui y sont rapportés ; pour les attribuer à Hippocrate, il faudrait ou avoir un témoignage de la haute antiquité, ce qui serait décisif, ou le consentement de tous les critiques anciens, preuve plus faible mais encore forte ; or, rien de tout cela n’appartient à la série d’écrits dont il s’agit ici : les témoignages antérieurs à l’école d’Alexandrie manquent absolument. Quant aux opinions des commentateurs qui ont suivi cette époque, elles varient. Érotien range ces écrits parmi les écrits hippocratiques, excepté le 4e livre des Maladies, qui, cependant ne peut être enlevé à Hippocrate sans que tous les autres ne lui soient également enlevés. Il est certain que d’anciens critiques, tels que Bacchius, les connaissaient. Leur antiquité n’est pas douteuse ; ce qui est incertain, c’est leur origine. Galien croit que Polybe, gendre d’Hippocrate, en est l’auteur[2]. Cette opinion, à cause des variations des anciens critiques sur ce sujet, n’est pas mieux assurée que celle qui les attribue à Hippocrate.

Dans tous les cas, rien n’empêche de placer la composition de ces écrits avant Aristote. Aristote, contrairement aux naturalistes qui l’avaient précédé, a posé comme principe d’anatomie et de physiologie, que les veines ont leur origine

  1. Ἢν ὕδρωψ γένηται ἐν τῇσι μήτρῃσιP. 247, Éd. Frob.
  2. Tome i, p. 214, Éd. Frob.