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introduction.

qu’on appelle la huitième section des Aphorismes ; et que certains traités, qui portent aujourd’hui le nom d’Hippocrate, et qui sont une compilation de fragments d’autres traités, ont été compilés à une époque où l’original grec du livre des Semaines existait encore ; de telle sorte que nous voyons démontré clairement par là comment il se fait que nous avons aujourd’hui plus de traités hippocratiques que n’en connurent l’école d’Alexandrie et Galien.

On a, dans toutes les éditions d’Hippocrate, un traité intitulé des Jours critiques (Περὶ κρισίμων). Le commencement est un fragment du premier livre des Épidémies, le reste se retrouve dans les autres traités, excepté un long morceau dont voici la traduction : « C’est le présage le plus favorable pour le salut des malades que le causus ne soit pas contre nature. La même règle s’applique aux autres maladies ; car rien de funeste, rien de mortel ne survient quand les choses sont conformes à la nature, une seconde circonstance heureuse, c’est que la saison elle-même ne soit pas l’auxiliaire de la maladie ; car, en général, la force de la constitution humaine ne triomphe pas de la force de l’ensemble des choses. Ensuite l’amaigrissement de la face et le repos dans les veines des bras, des coins des yeux et sourcils, si elles battaient auparavant, est d’un bon augure. Dans ce cas, si la voix devient plus faible et plus douce, la respiration plus rare et plus légère, il faut attendre une amélioration de la maladie pour le lendemain. Il est des signes qui doivent être examinés pour les crises, à savoir si la base de la langue est enduite d’une salive blanche, et si l’extrémité de cet organe en est également recouverte, mais à un moindre degré. Si cet enduit est peu épais, le mal s’amendera le troisième jour ; s’il l’est davantage, le second jour ; s’il l’est encore davantage, le jour même. Le