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introduction.

et que le texte grec du traité des Semaines a été perdu depuis peu de temps, et, pour ainsi dire, au moment où il touchait au port, et où il allait, pour ne plus périr, être recueilli par l’imprimerie. Berends (Lectiones in Hippocratis Aphorismos, p. 7) attribue les aphorismes faux à un imposteur du nombre des sophistes. Le fait est que l’imposteur n’est qu’un compilateur maladroit qui a extrait, sans en avertir, quelques sentences d’un livre aujourd’hui perdu, et que le sophiste prétendu, c’est-à-dire l’auteur du traité des Semaines, est un médecin postérieur à Hippocrate, mais assez ancien pour avoir été cité comme une autorité par Philon le Juif. Enfin, le dernier traducteur des Aphorismes, M. Dézeimeris, qui les a rangés, avec beaucoup de sagacité, dans un ordre méthodique, reconnaît, à la vérité, que la huitième section tout entière est une addition moderne ; mais il n’a aucune donnée sur l’origine des aphorismes qui la composent.

Ainsi l’examen de la traduction latine que renferme le manuscrit 7027, restitue à un ancien livre hippocratique des fragments qu’on rejetait comme sans valeur et venant d’une source ignorée, et fournit un nouvel exemple de la manière dont les copistes de manuscrits faisaient des compilations.

Galien, qui, ainsi que je l’ai rapporté plus haut, cite plusieurs fois ce traité, ne manque jamais de déclarer qu’il le regarde comme faussement attribué à Hippocrate. Je ne sais pas si, pour prononcer ce jugement, Galien avait d’autres raisons que l’examen des pensées, des doctrines philosophiques et médicales, et du style qu’on remarque dans le livre des Semaines. Toujours est-il que ce seul examen suffirait pour faire suspecter grandement l’authenticité de ce traité. En effet, l’hypothèse, si opiniâtrement poursuivie, de l'in