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CHAPITRE XIII.

EXPOSÉ SOMMAIRE DE LA DOCTRINE MÉDICALE D’HIPPOCRATE.

Si je m’étais engagé dans la recherche et l’exposition de la doctrine médicale d’Hippocrate, avant d’avoir travaillé à reconnaître ce qui lui appartient en propre dans la Collection, il m’aurait été très difficile de donner une idée claire de cette ancienne doctrine, et le lecteur lui-même ne serait pas parvenu à suivre des propositions qui se seraient ou heurtées par leur contradiction ou mal coordonnées à cause de leur incohérence. On aurait eu, ici l’hypothèse des quatre humeurs, là celle du chaud et du froid élémentaires, ailleurs celle du pneuma, sans qu’il eût été possible de trouver, entre ces différentes conceptions de la plus vieille médecine grecque, une liaison qui, dans le fait, n’existe pas ; car elles appartiennent à des systèmes différents.

Par des témoignages et des raisonnements que j’ai avec soin enchaînés les uns aux autres, mais qui n’ont rien emprunté à ce qui aurait pu être considéré comme système d’Hippocrate, je suis arrivé à signaler, dans la Collection, un certain nombre d’écrits que je regarde comme siens. Or, par une coïncidence que j’ai déjà plusieurs fois retrouvée et qui confirme en dernier lieu les résultats de mon travail, il advient que ces livres, désignés comme étant d’Hippocrate d’après des motifs étrangers à l’examen de la doctrine, présentent un ensemble où une seule pensée règne, où tout se lie et où l’on ne remarque ni disparate, ni incohérence, ni contradiction. À ce point, les longues recherches que j’ai entreprises