reviennent, pour ainsi dire, sur elles-mêmes et forment un cercle ; et je puis, en détournant le sens d’une phrase d’un auteur hippocratique, dire au sujet de cette concordance des arguments : une circonférence étant tracée, le commencement ne peut être trouvé[1].
Il est donc possible de résumer les principes de l’ancienne médecine d’Hippocrate. J’exclurai de l’objet de cette exposition l’anatomie et la physiologie. Ces deux parties de la science médicale étaient, à cette époque, encore trop ignorées pour que les médecins eussent sur ce sujet autre chose que des idées vagues, bien que parfois profondes, mais dont l’appréciation m’entraînerait trop loin de mon sujet.
Que la médecine d’Hippocrate ait fait une large part à la théorie, qu’elle se soit livrée à la recherche des causes et des explications, qu’elle ait mérité le nom de dogmatique que l’antiquité a donné à son école et à ses successeurs immédiats, c’est ce dont on ne peut douter quand on lit ce passage de Platon : « La médecine recherche la nature du sujet qu’elle traite, la cause de ce qu’elle fait, et sait rendre compte de chacune de ces choses[2]. » Il est facile, à l’aide des idées théoriques consignées dans les écrits que la critique admet comme appartenant réellement à Hippocrate, de remplir ce programme indiqué par Platon.
Dans la médecine antique, un premier point à considérer est l’opinion sur les causes des maladies. Hippocrate reconnaît deux ordres principaux de causes, et il leur attribue la génération des affections pathologiques. Le premier ordre