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de la doctrine médicale d’hippocrate.

l’idée qui correspond véritablement à ce que nous appelons résolution. Prenez pour exemple la pneumonie : le médecin ancien, voyant les crachats, d’écumeux et sanguinolents, devenir épais et jaunâtres, annonce la coction qui accompagne la guérison ; le médecin moderne, en auscultant le poumon malade, reconnaît les progrès de l’amélioration et entend le râle crépitant succéder au souffle bronchique, et la respiration naturelle au râle crépitant ; c’est la résolution qui s’opère. La coction est donc ici le signe extérieur du travail intérieur qui se passe dans le poumon ; le médecin ancien suivait le signe extérieur ; le médecin moderne suit le travail intérieur. Rien de plus instructif que d’étudier les solutions diverses fournies par les sciences pour un même problème à différents temps. La coction de l’expectoration et la résolution de l’hépatisation sont deux réponses, séparées par plus de vingt-deux siècles, à cette question : à quel signe reconnaît-on le travail de guérison de la pneumonie ?

La coction, considérée en elle-même, offre trois points principaux. En premier lieu, elle s’appuie sur une donnée certainement trop générale, à savoir que toute maladie est causée par une humeur nuisible. En second lieu, là où les anciens médecins l’ont vue, c’est-à-dire là où une humeur, s’écoulant, subit diverses altérations de consistance et de couleur, elle n’est qu’un fait concomitant de la résolution qui s’opère dans la partie ou l’organisme. En troisième lieu, le système de coction a été, par voie d’assimilation, étendu à plusieurs maladies où ce travail était reculé loin des yeux de l’observateur ; par exemple dans les fièvres continues. Il faut dire ici, de la manière la plus générale, que la question n’est pas jugée, et que, dans la plupart des affections où l’on revient à l’altération des humeurs, dans celles qui sont produites par l’introduction de principes vi-