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caractère médical et style d’hippocrate.

crate, sont de la même époque et portent le même caractère.

Hippocrate nous présente le premier exemple que nous connaissions de la polémique médicale. Le livre de l’Ancienne médecine est un livre polémique en grande partie : son traité du Régime dans les maladies aiguës s’ouvre par une discussion contre le livre des Sentences cnidiennes. Je ferai ailleurs l’histoire de ce débat, et j’y exposerai les points de philosophie médicale auxquels il touchait. C’est un sujet intéressant d’étude que de se rendre compte des divisions scientifiques qui ont occupé nos prédécesseurs ; et la querelle de Cos et de Cnide, d’Hippocrate et d’Euryphon, est importante et parce qu’elle est la première que nous connaissions, et par le fonds même qui la constitue.

On trouve, dans les écrits d’Hippocrate, une foule de passages où il critique des procédés particuliers employés par des médecins de son temps, dans le traitement de différentes affections. Il a assez réfléchi sur les choses pour ne pas accepter sans jugement les traditions du passé, ou les exemples de ses confrères ; il a assez d’expérience personnelle pour s’être fait une opinion indépendante sur les principaux points de la médecine ; or il s’exprime avec une juste autorité sur ce qu’il approuve ou ce qu’il condamne.

Hippocrate est essentiellement praticien ; si en médecine il ne connaît que l’art, du moins il veut que l’art soit traité scientifiquement, c’est-à-dire qu’en toute occasion on y applique l’attention et le jugement[1] ; Quand il recommande de chercher la solution de certains problèmes de médecine, ce sont des problèmes relatifs au genre de régime qu’il convient

  1. Ἐμοὶ δ’ ἁνδάνει μὲν ἐν πάσῃ τῇ τέχνη προσέχειν τὸν νόον. De Diæt. in acut., p. 568, Éd. Bas.